Criminelle.
Je frotte. Sans violence. Mais avec application. Tout doit disparaître. Ma paume enserre mon poignet, et glisse. Lisse. Mouvements de va et vient des ongles au coude. Du coude au poignet, entre les doigts, sous les ongles. Changement de main. De bras. De la mousse jusqu'aux coudes. Des bulles éparses sous lesquelles s'enlisent des éclats. Une pellicule de nacre, brillante et âpre. Tel un chirurgien après l'acte opératoire. J'efface. J'évacue. Laisse tout fuir dans le tourbillon de la bonde. Une fois de plus. Une fois pour toutes, aujourd'hui. Une fois l'autre eau écoulée sous le pont d'émail. J'efface les traces d'un crime. Qui lui-même devait supprimer les excédents d'un autre crime. Une faiblesse. Je ne voulais pas. Ne devais pas. Et n'ai pas su. Pour d'abscons raisonnements illogiques. Pour un relent de haine. J'ai annihilé les efforts d'un jour. Je n'accepte pas. M'en veux. Alors, à défaut d'autre chose, de digérer ou d'oublier, j'efface. A défaut de m'effacer. A grandes eaux. Traces et preuves à charge, j'efface.
By Immacule.