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(Tout) et n'importe quoi.
20 mai 2010

Tout est dans le titre.

Red__tired_and_natural_by_FelillyM'entendras-tu, si je te murmure que j'ai dépassé un nouveau stade de fatigue ? De lassitude et de déception ? Si je te dis que je suis rongée, là, sous mes sourires et les deadlines respectées ? Si je te dis que je suis blessée au plus profond de ce qui me reste d'âme et de désir d'y croire encore, derrière ma compréhension des aléas qui me laissent si souvent sur le carreau des rendez-vous de la joie et de la vie ? Si je te confesse que le manque, l'absence brillent par leur présence et que derrière les mots d'excuses que je leur signe sans broncher, je perds chaque fois davantage de confiance et d'envie de donner de moi ? Me croiras-tu si je t'explique que je n'ai pas l'intention de me plaindre. Que ce n'est pas ça. Tellement pas ça. Si loin de volonté de me plaindre, de me faire plaindre, et en cela, rassurer.
Tu vois, je me tais, c'est un fait, ce n'est pas un caprice. Pas plus qu'un moyen de me faire désirer. Qu'ai-je donc à dire ? A offrir de moi ? De ce qui me fait rire, rougir et pleurer ? Je parle d'ailleurs. Ou plutôt, je tiens ma part du crachoir quand on partage avec moi des faits, pensées, plaisirs, drames ou tracas. Je m'implique sans tromperie. Et je te parle à toi qui n'existe pas et vis pourtant en moi. Je ne suis pas au centre, c'est un fait, ce n'est pas un regret. Parfois je me demande si je n'ai pas peur. Peur de basculer, en ouvrant les vannes des mots trahissant mon intériorité, mes cris, dans la plainte continuelle qui laisserait croire que je ne sais pas identifier mes chances, profiter des plaisirs quotidiens ou que je n'ai pas conscience de la difficulté, de l'horreur de l'existence d'Autres. Une peur, une angoisse, comme je crains de franchir d'autres limites. Celles de la prétention et de la suffisance. Ce qui me pèse, ce qui revient sur mes lèvres, derrière mon mutisme, ce qui blanchit mes nuits depuis des mois et noircit mes yeux est à la fois si anodin et si déstabilisant pour moi. Des envies et des besoins, des coups de gueule et appels à... Et tellement de honte, toujours, tellement de contradictions, de bienséance aliénante. Et l'ambivalence d'un passé qui s'efface, se sent nié parce qu'il ne le justifie pas quand je vois la vie des Autres, et que j'ai besoin de garder tout près de moi pour avancer encore un peu. Pas trop loin, juste un peu. C'est peut-être ma lâcheté de ne pas savoir accepter mes propres émotions. Ou ma protection. Ce n'est pas une facilité. Je n'ai pas les mots, c'est une réalité, ce n'est pas une marque de fausse modestie.
Alors je me tais comme je m'abstiens de pleurer.

Photo : Red, tired and natural By Felilly
Musique :
"On n'aura qu'à faire Comme si tout allait bien Si c'est pas vrai Ca fait rien
On n'aura qu'à faire semblant, Quitte à faire sans" - Zazie

Humeur : nuit blanche

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Commentaires
A
pensées aussi. Sous le soleil aussi.
D
pensée sous le soleil
A
Rien que de laisser ci ces mots compte. Rien n'est anodin non plus et ta crainte de déverser ce que tu ressens est plus que légitime. Mais ne souffre pas pour une chose dont tu n'est pas responsable, de l'humeur d'Autres qui, eux, n'ont aucun scrupule à te déstabiliser par leurs propres pensées, faussées.<br /> Faussées parce qu'égo-centrées. Tu ne te plains pas. pas assez, pas assez souvent, pas assez fort.<br /> Il est des jours où j'aimerai t'entendre ou te voir sortir de tes gonds, sortir de ton silence et de ton mutisme.<br /> Take Care, tu mérites beaucoup. Parce que c'est toi. <3
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