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(Tout) et n'importe quoi.
21 janvier 2011

Le mythe de la transparence.

35634_1677826901387_1108927535_31805535_7931079_nTu planifies en riant. Petite fille adorable excitée par son projet. Tu projettes, imagine et mets en place, pas à pas, heure après heure. D'appel en appel tu précises ce qui n'était qu'une banalité lancée dans une bulle. Tu n'entends pas que c'est impensable, trop rapide et finalement, ni désiré ni désirable. Tu ne perçois pas mes angoisses et mes craintes, vis-à-vis des sous-entendus, vis-à-vis de mes incapacités en la matière. Tu ris, encore, et tu t'expliques, tu détailles. Ton plaisir n'a pas de limite et le temps nécessaire t'échappe. Parfois, tu amoindris tes propos face à mon absence de réactivité enjouée. Mais je reste là, je t'écoute, te réponds, note dans mon agenda, au crayon de papier, et je m'écroule quand tu raccroches, joyeuse.
Tout cela va bien au-delà de la peur. Comprends-tu que tes projets, aussi bienveillants soient-ils, me tétanisent ? Je t'entends rire et mon pâle rire en écho te rejoint dans cette effusion que je ne partage pas. Comme toi, je ne sais dire ce qui ne me convient pas. Pourtant, dans ce cas-là tu l'oublies. Mes réponses sans cœur ne sont que les signes de ma terreur. Et je demeure l'imperceptible. Tu ne le saisis pas, je ne t'en veux pas. Je ne te l'expliquerai pas. Ces mots là sont trop lourds pour être partagés.
Ton projet à plusieurs tiroirs que tu as vite refermés, tes envies de petite fille, ta précipitation, me glacent les sangs. J'en heurte les murs en sanglotant des larmes sèches. J'ai peur, tellement peur. Huit jours encore et j'ai déjà mal au ventre. Avant ce fatidique rendez-vous, d'autres sont notés dans mon agenda. Ils sont si importants, répondent à l'attente et aux enjeux, et pourtant, ton planning les propulse au fond de la cour.
Pourquoi n'entends-tu pas que je ne suis pas armée ni faite pour cela ? Parce que j'ai avoué que l'envie a, un jour, existé ? Pourquoi veux-tu absolument me mettre au pied de ce mur là ? Ne saisis-tu pas que je n'ai peut-être pas la force d'apprendre dans ce domaine là ? Pas la force de faire les premiers pas ? Tu me souhaites ce bonheur, celui que tu connais alors que tu ne t'y pensais pas destinée. Tu le regrettais, moi je me suis résignée.
La vie ne dément pas toutes les certitudes. Personne ne peut comprendre l'autre, tu le sais, tu l'as dit, tu le prouves et je ne t'en tiendrai pas rigueur. Tu insistes, tu espères et moi je tremble et obtempère en sachant déjà que les dispositions dans lesquelles la date que tu as arrêtée  m'a propulsée ne sont qu'un sombre commencement. Je me connais, et tu ne le peux. L'envie de rendre heureux aveugle. Ne compte pas sur moi pour t'ouvrir les yeux. N'attends pas de moi que je te dessine les ténèbres où tes plans m'ont poussée. Je montrai sur le plongeoir que tu auras habillé de cotillons et de lumière et c'est en souriant que je me jèterai dans le vide, vers le fond d'une piscine sans eau.

Photo : Anonyme
Chanson : The Lake - Aqualung
Humeur : Brisée par l'effroi

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