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(Tout) et n'importe quoi.
6 juillet 2011

La valse des paradoxes.

260137_10150304411631280_96641121279_9559283_6179037_nJe n'y suis pas encore, et pourtant je cherche déjà, j'imagine déjà, les portes de sortie, les fuites, les moments de solitude aménageables. L'ombre des nuits. Je ne vis que d'échappatoires, ici comme là-bas. J'avance à reculons, ici comme ailleurs. Comme toujours, j'imagine râter le train et sais déjà que je ferai en sorte que l'incident ne se produise pas. On m'attend. Trop de personnes peut-être m'attendent... Rendez-vous à honorer, de grès ou de force, être là. Etre là, volubile, souriante, aimante, disponible et apte à assumer la totalité des responsabilités, des devoirs, en toute légereté et avec coeur. Etre là alors que je rêve de m'envoler. Je ne veux pas et je réponds présente, à tout, à tous. Je n'en peux plus. Depuis des mois, je n'en peux plus. Je pense rasoir, brûlures, rails. Je pense vide, os. J'en pleure dans le noir, toutes ces chaînes quotidiennes qui m'obstruent. J'en dors de lassitude d'avoir à être au combat. Je dors au lieu de remplir les tâches demandées. J'accumule de l'angoisse et de l'entrave. J'accélère avant de me laisser tomber une demi heure dans les bras de ma couette. Je culpabilise. Je veux de l'envol, mais je m'alourdis. Je rêve, ne sais faire que cela. Je rêve de l'échappatoire : à la présence du corps répondre par l'envol du corps tiré vers le ciel par l'âme qui supplie de la délester. Je sais que j'ai tort. J'ai tort depuis une décennie. Mais je préfère choisir mon mal plutôt que de le subir passivement. L'envol, le plaisir qui compte le plus. Il passe bien avant les câlins qui leur donneront le sourire, la chaleur d'un nourrisson auquel on me promet de laisser donner le biberon, les retrouvailles et son parfum, la conscience qu'elle est là, même si elle revient de loin. Je partirai avec ce qu'il faut pour me faire le mal qui me fera du bien. J'enchaînerai les obligations comme autant de préludes à l'envol. L'engagement contraint est un premier pas vers la désolidarisation. Je n'ai pas d'autres envies. Je n'ai pas d'autres désirs. Et j'en pleurerais si mon coeur n'était pas aussi dur., si sombre, si mort déjà de n'avoir pas su vivre. Je charge mon agenda, note avec des couleurs différentes les divers obligations et  je remplie ma valise de masques.  Interchangeable et uniforme. Fausse. Ici comme là-bas, la surabondance des devoirs me gâte l'âme. J'attends octobre et le droit de mourir en paix.

Photo : Alexandra Sophie.
Musique : I love nobody - Le Prince Miiaou.
Humeur : Consciente.

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Commentaires
A
Ce sont quelques jours auxquels tu ne peux échapper. Prendre simplement le bon pour ne laisser de côté que ce que tu ne veux pas avoir à subir.<br /> Quelques jours que tu peux organiser en fonction de ton envie et non des obligations. <br /> Quelques jours pendant lesquels tu peux aussi essayer de dire "non je n'ai pas envie" sans craindre qu'on te le reproche.<br /> Y aller oui. Te forcer à sourire et à avoir l'air épanouie alors que tu n'en as pas envie non.<br /> TC
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