C'en est trop.
Je regarde ce blog. Qui ne ressemble à rien. A l'image de ma vie. Et je me dis. A quoi bon. Qu'ai-je à apporter avec ce bout de page virtuelle ? Qu'ai-je à offrir ? Il est vide. Et vain. Il ne sert à rien. A personne. Il ne partage rien. Ne donne rien. Parle dans le vide. Et ne carresse ni ne console ceux qui s'y perdent. Pas plus qu'il fait sourire, croire, avancer.
Je n'ai plus les mots. Plus d'histoire. Ne demeure que le fil de mes pauvres trop plein de
douleurs pour le salir. Comme je vous salis vous qui lisez en ne sachant pas raconter autre chose que les puérils maux qui ne trouvent pas de solution. Quelques belles images que d'autres savent heureusement encore saisir, pour contre balancer la laideur des mots ressassés. Des
silences. De l'être qui les alignent.
Il y a cette tristesse sans fond. Qui me colle à la peau. J'ai beau l'user sur les pavés de Paris. J'ai beau la faire brûler au soeil. La faire dépérir dans le noir de la salle de bain. Même les larmes qu'elle engendre sans cesse ne la noie pas. La renier ou la combattre ou l'accepter pour mieux la dépasser. Elle s'en moque. Elle s'accroche. Je ne l'aime pas. Mais elle n'y entend rien. Elle refuse la rupture que j'ordonne. Et moi je n'ai plus ni argument. Ni parade. Ni raison. Ni force. Elle m'érode. Lentement mais sûrement. Elle fera longtemps durer le plaisir sans doute. Elle m' observe réagir ou m'écrouler. J'aurais tellement voulu lui lancer ma démission à la figure. Dans un éclat de rire ou dans un saut de l'ange. Lui faire un pied de nez cinglant. Mais je dois me rendre à l'évidence. J'échoue. Encore. Toujours.
Elle me réduit au silence. Au retrait. Elle demande tant d'énergie pour être tenue à distance que je n'ai plus assez de ressources pour mener à bien d'autres batailles. Que je n'ai plus suffisament de temps pour vivre. Elle engendre un vide sans fond. Et éloigne la surface. Tant qu'elle me coule. Elle m'ôte toutes substances. M'éviscère. M'évide. Et creuse. Tant et plus. Mais à quoi bon le dire ici. A quoi cela sert-il ? A qui ? Et j'ai peur d'être plus nuisible encore.
J'aurais voulu un blog à la hauteur. Un blog rires et douceurs, sensible et vivant, un lieu de découvertes, surprenantes et envoûtantes, donnant lieu à réflexions, débats, oppositions, accords... Pas un rose confetti, certes. Mais il n'y a que du noir. Et rien qui n'en vaut la peine. Bien à mon image en sorte. Et tellement détestable. C'est un échec, lui aussi. Bien enrobé de paillettes photographiques, des mots des autres sur portée, retranscris ou de temps à autre, chroniqués quand ils remplissent des pages entières ou les écrans. Petit cache misère des moisissures qu'il recèle en vérité. C'était bien tout.
By Scottjamesprebble