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(Tout) et n'importe quoi.
18 novembre 2007

Les Heures Rouge.

Encore une fois. C'est toujours la même chose. A une ou deux infimes nuances près.
Elle n'appelle que pour parler d'elle. Quand sa vie ne tient pas assez droite à son goût. Quand elle a envie d'être soutenu, conseillé, câliné, conforté, réconforté. Elle n'envoie jamais de mails ni de SMS de son propre chef. Ou seulement quand elle besoin de mes services. De mes avis. Elle ne répond à mes mails que des semaines après leur réception. Et ne donne suite qu'aux question la concernant uniquement. Si tant est qu'elle réponde... Elle ne glisse aucun signe de vie durant des jours, des semaines, des mois. Et revient, comme aujourd'hui, l'air de rien, pour s'épancher des heures durant sur telle ou telle journée ou tel fait. Sur un ongle cassé. Elle ne me demande si ça va que pour me dire comment elle va. Pour me le détailler par le menu.

Je l'adore, A. Elle compte, à mes yeux et à mon coeur.
Mais. Je suis en colère.  Ou plutôt... Affectée. Peut-être un peu plus qu'il n'en faudrait. Mais le temps use. Tout se déroule toujours ainsi. Se rejoue. Quand les heures passent du rouge au noir, le sentiment d'être un petit chien au bout de sa laisse me gagne. Poupée de rien du tout que l'on trimballe, repousse, ignore puis enlace sans explication. Petite chose docile avec laquelle on joue comme si elle n'avait pas de sentiments ni de besoins. Et le dégoût me submerge. Et le plaisir d'être là pour elle se perd dans les doutes de n'être rien pour elle.
Et pourtant, je ne sais pas taper du poing. Ni dire stop. Ni proclamer " j'ai besoin, moi aussi ". L'aveu est douloureux. Honteux. Parce qu'il y a ce lien étroit. Ce noeud que je ne parviens pas à défaire. Qui fait que mes besoins m'apparaissent être des faiblesses.

Overdose.

Moi aussi j'ai besoin qu'on me rassure, me conseille, me soutienne, me rattrappe. Qu'on m'aide parfois. Même s'il faut pour cela, parfois, se répéter des dizaines de fois. Forcer un peu les barrières de mes douleurs pour en voler quelques grammes. Me montrer autre chose. Me faire plier. Moi aussi j'ai besoin qu'on me répond. Et pas toujours qu'on me dise en guise de retour "moi aussi". Qu'on me questionne. S'intéresse à moi. Et vienne me chercher dans mes silences. Qu'on me tienne un peu la main quand je rampe. Moi aussi j'ai besoin qu'on me parle de moi de temps en temps, même si mes instincts premiers sont de me dérober, même si j'ai tant de mal à considérer ce que je suis et mes besoins, et à répondre au début. Qu'on me coince et me fasse parler, de tout et de rien, de moi. Moi aussi j'ai besoin qu'on me fasse être dans un regard, un mot. Qu'on m'aide à être en posant des mots sur ce "je" que je perds au fil du temps malgré ce que l'on croit. Qu'on me regarde et qu'on me considère. De n'être pas seulement un miroir pour autrui ni une roue de secours. Moi aussi j'ai besoin qu'on me dise que ça ira, sans nier que pour le moment ça ne va pas voire pas du tout. Moi aussi j'ai besoin qu'on écoute sans me contredire. Qu'on prenne le temps d'entendre mes maux même si on ne les comprend pas ou finit par les contester. Moi aussi j'ai besoin de longs discours qui rallument la flamme dans la tempête, et pas de trois mots jetés à la volée comme un "tu m'ennuies" déguisé. Qu'on m'emènes rêver un peu quand les nuages gris m'encerclent. Qu'on me considère autrement qu'en terme d'utilité. Moi aussi j'aimerais qu'on soit là quand ça na va pas. Quand ça va aussi. Sans avoir à le demander. Qu'on prenne des initiatives à mon égard. Qu'on me fête. Moi aussi j'ai besoin qu'on m'aime. Et qu'on me le prouve parfois.

Mais c'est de ma faute. Je rêve trop. Et je ne dis rien, ne demande rien de tout cela. Et quand je m'y risque à avouer que mes cieux sont gris ou noir, j'obtiens des explications sur son cas (ce qui ne me gène pas, parce que j'aime savoir comment elle va, et lui être utile. Mais parfois, je deviens égoïste et l'envie de crier "et moi !!!" me prend). Ou elle m'envoie des marronniers impersonnels. Ou encore, le plus dur peut-être, des silences. Et je tais encore que tout cela blesse.

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Commentaires
A
Me too. Merci.
A
je pense fort à toi.
A
Bises Bulles. De moi à toi. Et un petit tas dans ta poche gauche.
B
J'ai lu tes blessures. <br /> Oui, les sens uniques sont éprouvants en cela qu'ils cultivent en nous les doutes qui nous habitent.<br /> Oui, encore, tu as le droit d'avoir des pincements au coeur et de les exprimer sans pour autant être taxée d'égoïsme ou de faiblesse.<br /> Et oui, enfin, mille fois oui, tu existes bien au delà de "l'utilité", aux yeux de beaucoup, dont certains te le manifestent peut-être maladroitement comme ce que je fais là, mais tu ES, quand bien même il est compliqué pour toi de l'appréhender.<br /> Petite main tendue de toi vers moi, petite oreille dressée de toi vers moi, petit coeur qui bat de toi vers moi ... pour ce que tu dis, et ce que tu tais<br /> <3
A
Bises parisiennes.
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