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(Tout) et n'importe quoi.
8 mai 2008

At Night.

C'est la douce brise, peut-être. Unie à la musique, bien sûr. Au calme de la rue, évidemment. Qui ont poussé l'envie du frisson à la réflexion, à l'envisageable. Oui, pourquoi pas après tout ? Entre les immeubles, des courants d'airs. Un air tiède, malgré l'heure tardive. Je me prends à désirer : mettre Paris à mes pieds et assister au levé du soleil. Assise, les bottes dans le vide, les fesses sur le béton granuleux, sur un des rebords de la capitale. Avec pour compagnon M. Cabrel et son dernier né. Il me fragilise autant qu'il aguerrit, pousse à la rébellion. Cela dit, la mélancolie prime. Je laisse le vent jouer dans mes cheveux de paille, ralentis la course du retour dont je n'ai pas envie et pense au parcours à suivre jusqu'à ma terrasse privée d'une nuit. Et je me prends à rêver que demain ne viendra pas. Tout me file entre les doigts. Puis sournoisement, se glisse en moi une angoisse sourde des mauvaises rencontres nocturnes. Une vieille rengaine de leçon de morale sur ce qu'il convient de faire ou non, en temps et heure, gagne en coffre, s'égosille et couvre le voix du Lot-et-Garonne. J'hésite. Il ne fait pas froid. Et mes murs n'émettent ni joie ni impatience mal contenue quand je referme sur moi, à double tour, le verrou de leur antre.
Pourtant, les mais ont eu raison de moi. Sagement, à reculons, je passe le seuil de ce qui ne m'appartient pas. Le coeur lourd des stupides interdits que je m'inflige sans raison ni loi, sans queue ni tête. Qui me briment autant qu'ils me contiennent et me définissent. Et je reste là, avec les décevants constats qui je tente de brimer chaque jour. Ils finissent toujours par percer la bulle qui est sensée me protéger. Dépitée et impuissante à faire renaître les soleils qui manquent cruellement, il ne reste que les nuits. Seule, dans les murs blancs, berçant mes cris qui n'en finissent plus de se mutiner. Conter la vie, le sort, l'acharnement, le manque de magie, les rêves que le quotidien réduit à la disparition, les revers ... Contre moi. La nuit n'a pas sa lune ce soir. Et demain ne viendra pas.

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Commentaires
L
Demain était déjà là ! <br /> Tu as encore plein de demain à venir, des plus heureux aussi, courage ma belle, prends soin de toi.<br /> *bisou*
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