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(Tout) et n'importe quoi.
7 juin 2008

Et moi je reste là à voir passer le monde qui se fout de tout cela.

gramercy7Cela faisait une heure, peut-être une heure et demie, que j'avais perdu le sommeil. Une aube à écrire. Lire. Ecouter Saez. Encore et encore, et toujours, recommencer. Là, sur le canapé prune qui parle de tant d'autres fois. Et regarder le vent jouer dans les feuilles du platane. La couleur du ciel changer, aussi. A penser à Elle. Quand j'ai réalisé, d'un coup.
L'enfance est morte. A jamais.
Bien sûr, cela faisait des années déjà qu'elle s'était délitée. Doucement, désagrégée. Démentie. Elle aura été courte. Un peu trop sans doute. Et dans mes baskets d'enfant fragile j'avais du jouer aux grandes. Sollicitée. Je n'avais pas le choix. Il fallait être là. Me détournée aurait été impossible. Alors, j'ai brandi bien haut mes bras tremblants pour serrer celle, celui qui n'aurait pas du me lâcher aussi tôt. Mais c'est la vie. J'ai réussi à essuyer leurs larmes d'alors. Et tant pis si je l'ai payé plus tard, si les pas mal assurés d'alors m'ont fait tomber plus loin. Pour assumer ce rôle que je n'avais pas vraiment choisi, j'ai fait taire l'enfance. L'enfance n'avait pas eu le temps de me dire au revoir.
Et malheureusement, aujourd'hui, j'entends au téléphone ses larmes d'autres fois que je n'avais pas vu venir. Même caler dans ses bras, à la hauteur de ses joues. A l'époque, je n'avais pas vu les réserves de tristesse qui s'accumulaient déjà derrière ses sourires. Et ce matin, quand Paris dormait encore, j'ai réalisé. Tout.
L'enfance est morte. Belle et bien, morte.
l'enfance, je ne lui ai jamais couru après. Jamais. Quoiqu'en disent les préjugés sur une part de ce qui me fait, anorexie. Bien qu'on m'ai retiré ma part d'insouciance trop tôt. J'ai toujours été trop sérieuse. Trop. Et déjà alors, j'ai tout gâché. Barbouillé d'erreurs mes lendemains. Il y a peu, je souriais de la délétère habitude de mon frère, de ressasser toujours les souvenirs communs de nos enfances. Celles d'avant. Elles ont disparu. La sienne avant la mienne sans doute. A présent, il ne reste que l'usure de nos réminiscences remisées à l'heure du café.
Ce matin, je l'ai senti me quitter, l'enfance. Perçu que tout avait changé. Irrémédiablement. Qu'il faudrait faire face. Ne plus espérer, au cœur des nuits trop claires, que des bras m'enlaceront. Me rassureront. Une époque révolue. A jamais. Il faudra se tenir droite à présent. Encaisser. Soutenir. Taire. Et colorer de bleu et de rose leurs cieux. Masquer mes nuages gris. Faire face dans l'inversion injuste des rôles, qui arrive toujours trop tôt et déconstruit les mythes. Les espoirs aussi. Ne plus détourner regard et joue des coups de la vie.
Mon enfance est morte.

Je marche dans des villes
Où des âmes sans nom
Me fredonnent le tien.
Mes concerts en sourdine
Où je chante ton nom
Pour oublier le mien.

Et moi je reste là à voir passer le monde qui se fout de tout cela.
Je suis perdu. Saez.

bg04
Puisqu'ici tout s'évanouit
Nos rires dans la mélancolie
Tout prend le large ...
Beauté ne gardons que l'instant
Avant que les mauvais printemps
Ne sonnent la charge ..
Là où tu échoueras bientôt
Là où on s'est échoué trop
Où il fait froid.
Tu verras bien des éclaircies
Tu les prendras pour l'infini

On meurt de toi. Saez



On ne m'a donné ni arme ni larmes à mes yeux
Que ce cheval d'acier noir et ce corps sans visages
J'ai l'âme de l'enfant et la mémoire du vieux
L'éternité c'est long quand on marche sans cœur

Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Au travers des tempêtes
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme

Du haut de ma monture sur des escaliers de brumes
J'entends le cri des hommes qui ont perdu l'amour
Alors j'envie soudain ceux qui ont larme à l'œil
Qui pleurent l'océan à se noyer dedans
Le cavalier sans tête. Saez

gramercy1
Putain partons damnés en lambeaux de souvenirs

Qui flottent, tristes drapeaux, au ciel de mon empire
Et qui sans toi n'est plus que cendre. 

Tu vois je suis pas sûr que le progrès, toujours,
Fasse progresser l'homme à pas finir tout seul.
Y'a qu'à voir comme les gens se quittent.
Mais ainsi va le monde et ainsi va la vie
Nous courons tous ensemble vers la fin qui nous lie
Que des troupeaux vers l'abattoir.


Je t'en prie, finis-moi...

J'en peux plus d'en mourir.
Je t'en prie, finis-moi...
J'en perdu mon sourire.

Puisqu'ici non plus rien, non plus rien, ne veut rien dire
Quelle prétention avions-nous, nous enfin, de nous dire
Que nous valions, oui, quelque chose ?
L'abattoir. Saez.

J'y peux rien moi je n'ai que des larmes à leur dire
Et des plaines de pluies pour unique empire...

Que les femmes me pardonnent de n'être fait pour elle,
D'être comme un nuage qui recherche son ciel
De n'être qu'un navire toujours à la détresse ...

Ceux qui sont en laisse. Saez


Que tout est noir. Saez
Dis moi qui sont ces gens. Saez
Je suis le Christ. Saez
S'en aller. Saez
Je cherche encore. Saez
On s'endort sur les braises. Saez
On n'a pas la thune. Saez
Des marées d'écume. Saez
Putain vous ne m'aurez plus. Saez
Anéanti. Saez
Kasia. Saez

Pour lire toutes les paroles, cliquer sur les titres. 
Ecouter Saez.
Pix. By. Shires.

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Commentaires
A
Merci.<br /> Bises
L
Oui à tout.<br /> Tient la tête, fière, tu as eu ces seuls moyens de te "défendre" de tant de choses que tu n'aurais pas pu comprendre si tôt.<br /> Ses bras pourront t'enlacer, mais pas comme ceux de l'enfance.<br /> <br /> TC
J
Que de belles chansons de saez ..
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