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(Tout) et n'importe quoi.
4 août 2008

Envole-moi, Fille de l'air.

morning_glory_by_vspecialkDeux chansons. Quelques phrases de deux chansons. La première est une écoute au hasard de la sélection automatique de l'IPod. La seconde est une écoute au hasard de la programmation musicale d'un jeu télévisé. Les deux morceaux qui m'ont toujours donné des frissons. Des ardeurs aussi. Depuis quelques jours ces deux chansons tournent en boucle dans mon cervelet. Les deux chansons se répondent, se complètent et se font écho. Se contredisent aussi. Et peut-être, dans ma bouche, trahissent parfois leurs auteurs. Elles ont fini par créer un embouteillage dans mes pensées. D'un pied sur l'autre, je change de signification. D'interprétation. D'un pied sur l'autre, je me casse la figure. C'est drôle. Ou plutôt, je devrais en rire. Apprendre l'art de l'auto-dérision et pousser plus loin encore le manque de sérieux et de considération. Car trop souvent, à défaut d'en rire, j'en pleure.
Il me semble souvent que c'était plus simple avant. Ce qui ne signifie pas "mieux". Seulement plus simple. Avant, il y avait une finitude. Ultime. L'apothéose à laquelle j'œuvrai. J'avais un but. Une ligne directrice pour avancer qui éludait même la question du "pourquoi avancer ?". Et j'étais toute entière tendue vers ce objectif pour l'enlacer. Pouvoir me retourner et être fière de moi. Une visée contestable, certes : maigrir, et peut-être plus si possible, je ne sais toujours pas très bien ce qu'il en était ... Bien sûr, cela a viré à l'obsession, à l'autodestruction, à petits feux, l'auto-cannibalisme disent certains aussi. Et chaque jour était un combat contre moi et contre la vie dans laquelle je m'acharnais à être à la hauteur du dessein que je m'étais fixée. Et à la hauteur des exigences de la vie et des attentes d'autrui. Puis, il a fallu se rendre à l'évidence et renoncer à ce qui me maintenait en vie et droite, paradoxalement. Il a fallu diversifier mon point de vue, et tourner les yeux à 180°. Tout renier, moi avec. Table rase, encore une fois. Sans autre but que d'éradiquer ces années de folie cependant. Sans autre but.
Aujourd'hui, être sans cesse tiraillée entre les relents de folie, d'envie, de nécessité imposée par l'impossibilité de poursuivre ainsi et la raison, le savoir théorique, la connaissance livresque de quelques inapplicables règle de vie, d'hygiène de vie, alimentaires  ... ne me mène nulle part. Et je ne suis pas davantage sereine. Pas davantage entière et destinée. Fière. Pas davantage vouée à me reconstruire. Je mesure la distance entre ce que je sais bon, ce que je peux conseiller et suis incapable d'appliquer, de réaliser. Sans cesse déchirée. Pas un jour, pas une heure où les questions, doutes, hésitations, remords ne m'assaillent pas. Alors non, je ne suis pas ouverte à moi-même. A la vie. Se ne sont pas des regrets, ou pas la majorité du temps, plutôt un constat. Un rien accablant dirais-je. parce que je ne suis pas une "super woman" et je n'arrive pas à faire face, à gérer mes égarements. A force d'osciller, j'ai perdu la volonté et la force de poursuivre. Et je ne sais même plus dans quelle direction je veux vraiment aller. A force de n'en plus pouvoir, on finit par espérer que cela s'arrête, enfin.
Souvent, la nuit, je prends de grandes résolutions. Dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs. Même si parfois, les bonnes résolutions pour remonter à la surface traînent dans leurs sillages de quoi me faire couler, avec l'illusion -encore- que plus légère, je serai plus forte, que là est l'unique voie dans laquelle je suis à même de réussir (malgré mes actuelles déconfitures). Mais pour arriver à quoi, finalement ? Bonne question ... Après m'être vidée de toutes mes eaux, épuisée, au fond de mon lit, je m'implore de me battre. De ne pas laisser tomber. De ne pas me pousser dans la faussée. Que ce n'est pas la marche des choses, que je m'étais promis de réussir, de prendre mes revanches, de devenir ... Me motivant à coup de prétextes qui n'en sont pas toujours. J'essaie d'instaurer une stratégie de retour à la vie pleine et entière. Samedi soir, j'ai somnolé entre deux moments d'inactions. A demi-consciente, mes songeries me murmuraient que la migraine qui me tenaillait, vu son intensité et ses effets secondaires, ne devait pas être un banal mal de tête. Une hypothèse ... du pur délire ... Je souris de mon idiotie : une tumeur au cerveau... Je regarde trop les séries médicales ! Et je me suis fait la réflexion que si cela était vrai, ma vie finirait là. Là. Sans amour. Sans foyer ni famille. Sans travail. Sans appartement digne de ce nom. Sans avoir voyagé. sans réussites sans éclats. Avec dans les entrailles et dans l'esprit d'une part conséquente de folie. Là. Ni plus ni moins. Que ferai-je alors ? Me battre ? Réaliser des rêves - qu'il faudrait alors trouver ? Abandonner ? Pousser le râle de soulagement, la fin me sera donnée ? Je n'ai pas sur décider...
Souvent, je me couche et ma tête pense en lieu et place du sommeil. J'imagine alors ma fin. J'imagine alors ma renaissance. Des plans sur la comète, pour surnager ou couler. Des plans de batailles pour la semaine, pour les mois à venir. Pour ou contre moi. Et souvent, rien ne tient. Au final. Je n'ai plus de volonté. Et quelque soit le chemin pris, l'autre finit toujours par me convaincre. Incessamment, une voie puis une autre. Comme deux petites filles capricieuses qui me tirent à l'unisson chacune dans leurs directions, opposées.
Cela sera plus simple, sans doute, de choisir, de m'y tenir et d'aller au bout. Mais j'ai perdu ma volonté, parce qu'il a fallu la tuer pour me sauver. Ou alors, il faudra apprendre à se contenter. Et à renoncer. Une fois pour toutes, là encore. Mais rien ne me séduit vraiment.
Aujourd'hui, je me sens bien peu apte. A aimer. A donner naissance. A travailler et à réussir. A m'épanouir et à m'accepter. A jongler avec ce que je suis sans que cela me pèse autant, au point qu'au lieu d'avancer, je stagne et en deviens plus folle encore. Bien peu apte à guérir de l'absurdité, anorexie. Et boulimie, puisqu'il faudra bien me l'avouer. Et cesser d'avoir honte. A voir ce que je pourrais faire de moi et de mes encombrants lendemains. A débloquer tout ce fatras qui me pourrit la vie et que je laisse filer entre mes doigts. Pleurant de ne savoir vivre sans trouver le moyen d'y parvenir. De passer de l'autre côté ! Bien peu apte à suivre le chemin qui pourtant, me ferait envie. Enfin, je crois. Quand j'imagine ne jamais rien connaître de tout cela, les larmes me viennent. Mais, quand j'essaie d'obtenir ce qui me fait défaut, je tombe, je pêche et multiplie les erreurs. je ne suis pas armée pour la bataille. La fatalité, la démission et la paresse me gagnent. Il y a tant à accomplir, et je suis si peu douée. Fatiguée de constater combien j'échoue.
Je m'arrive pas à prendre un chemin. Toujours, quelque chose me retient. Me tire en arrière. Incapable d'être heureuse. Incapable d'accepter d'être malheureuse. Ou de n'être que ce que je suis qui ne me convient pas.
Il y a tellement à faire pour réussir, que je ne sais par où commencer. Mes tentatives virent à l'échec. Et très vite je ne vois même plus à quoi servirait mes combats. Si seulement je marquais des points, une fois pour toute. Des victoires qui ne me seraient pas reprises. Qui ne seraient pas des illusions ni des mensonges à moi-même, ni en demi-teintes ni en pointillés, ni contre balancées par des regrets et des compromis ... Des victoires dont je serai fière et qui me feraient avancer.
Mais je ne tiens pas la route. C'est clair. Il faudra seulement arriver à choisir une voie et m'y tenir. Jusqu'au bout. Cela fait tellement longtemps que je suis triste de vivre, que je ne sais pas être heureuse. Que je ne peux pas concevoir sans preuve ressassées de l'utilité et de la valeur de mon existence qui me pèse tant. Non, je ne me fais pas bien aux règles du jeu de la vie. Et il y a ce noir qui parfois, me semble faire partie de mon identité, au même titre que l'anorexie. Que je refuse de lâcher, de peur d'être plus démunie encore, de peur de n'avoir plus aucun sens, plus aucune valeur. Cela fait tellement longtemps que je suis triste de vivre, que je rêve des nuits entières d'être heureuse, durablement. Que la roue tourne et être en haut de l'affiche des bonheurs du jour. Loin de toutes ces préoccupations que je conserve autant qu'elles me maintiennent dans leurs filets. Si je ne sais lâcher la main de ma folie, elle non plus ne se résout pas à me laisser fuir. Rien n'est simple. Vouloir vivre et être, et ne pas y parvenir. C'est drôle, non ?



Moi j'étais la fille de l'air,                                                       
Envole-moi. Envole-moi. Envole-moi.
Toi tu étais la fille de joie                                                       Loin de cette fatalité qui colle à ma peau
Demoiselle qui savait y faire                                                   Envole-moi. Envole-moi.
Je ne t'aime pas                                                                      Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots
                                                                                                Envole-moi.
Je te vomis et j'en suis fière
Toi, la chienne à six pieds sous terre                                       
Me laisse pas là, emmène-moi, envole-moi.
T'as beau gémir, je ne t'aime pas                                           Croiser d'autres yeux qui ne se résignent pas
                                                                                                Envole-moi, tire-moi de là.
Dans le palais des filles de l'air                                               [ ... ]
On refuse toutes les filles comme toi                                        Song : Envole-moi. J-Jacques Goldman.
[ ... ]
Song : La fille de l'air in Les jolies choses.   
               
 

Pix By Vspecialk


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Commentaires
A
Ce n'est ni grave ni important. TCOY
A
Ne peux décidement pas écrire.
A
Tes mots sont bien plus que des silences.<br /> Et la leçon de piano est magnifiquement tragique...<br /> Retrouver les désirs...c'est aussi retrouver les en[vie]s. Je crois que c'est la première pièce à l'édifice.<br /> Passe une belle nuit...même si pour l'instant elle se laisse bercer par l'insomnie si je ne me trompe.<br /> Pour moi aussi et je ne sais plus ce que je dois faire.<br /> Je t'embrasse
A
j'avais la mer à mes pieds. Je m'y plongerai. Là. Maintenant. Avec pour accompagnement la leçon de piano et la scène qui me trotte dans la tête. Au lieu de cela. j'annote des idioties et je tue les moustiques. Je ne suis ni drôle ni rien. Si, étrangement triste.
A
les échos étaient de bonnes augures pour vous. Pour une fois. Je veux dire. Si ces pauvres mots vous servaient ... j'en serai ravie.<br /> Bises à vous deux.<br /> <br /> <br /> Il est tôt. J'étais couchée. Me relève. La petite rage grandit dans mon ventre. Il faudra bien la faire sortir. Un jour. Je ne sais comment. Mais il faudra. Ou qu'elle y reste et m'étouffe. Vite.<br /> Je ne sais pas. Je pourrais sortir. Là. Ou m'allonger par terre et ne plus bouger. Ne plus rien faire. Ne plus sentir la brûlure des jours. Seulement leurs poids sur ses nuits. Et tout sera bientôt une aube de Rimbaud ... Ou pas. J'ignore ce que je désire. Les larmes pointent. Non, bouillonnent au fond et ne sortent pas. Que reste-t-il ? Je voudrais que la vie me fiche la paix. Ou devenir. l'entre deux ne me sied pas. Il ne fait qu'alimenter les remontées acides. Panser et blesser, l'un, puis l'autre. L'un pour l'autre. Et inversement. J'ai du rater quelque chose pour en être là. Ou n'aurais pas du être ici. Je ne sais pas. <br /> Mes mots sont des silences.
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