Latente.
Sous la peau, le ruissellement des hémorragies oculaires contenues. De ce qu'elles dissimulent. Elles montent à la surface par de légers renflements, parfois visibles à l'œil nu. Parfois seulement sous la caresse des étrangers qui ne me frôlent pas. Ou dans le silence de mes sensations boudées. La peau, comme une gaine pour stopper les excès d'aveux identifiables. Un hérissement continu, une réponse corporelle à l'appréhension des jours, des heures alanguies, muettes, quelques fois aussi sombres que la nuit, des brumes des lendemains indéchiffrables. Une chair de poule à la constance déroutante, quelques soient les cieux de mes humeurs. Tapie au fond de moi, la tristesse latente qu'un rien avive. Qu'un rien appelle à l'ostentatoire émergence. Qu'un rien justifie. A tous moments, la menace d'une rupture. La possibilité de céder à l'ombre. Un pas en arrière, dans le recoin de la vie et dans l'arrière-cour des rires décomplexés et des plaisirs amassés. Rompre, et baisser les armes pour que coulent les larmes qui me glacent les sangs et l'horizon. Pour que se dévoile au grand jour le visage de ma tristesse. Tristesse latente, comme un trait de caractère. Comme la véritable couleur sous le vernis. Comme une cohabitation subie. Comme une frontière perméable à mon essence. Comme une parcelle de l'identité rivée à un caillou jeté au fond d'une mare. Immergée. Et jusqu'à mes os glacés, détrempée. Entre deux eaux, à retenir les épanchements liquides qui me noient de l'intérieur.
"J'hésite
entre l'envie de sortir du flottement, et la
certitude que je dois le subir, entier."
Pix By TrixyPixie.
Musique
: Rise - AaRON
Humeur : labile.
Citation : Les cris - Claire Castillon - Fayard