I'm the Wind.
Je mesure. D'heure en heure. Par à-coup, par une claque. Ou plutôt un revers, et je gis sur le sol de la conscience. Je n'y arrive pas. Je ne retrouve pas l'équilibre. Ce foutu équilibre alimentaire. Quitte à subir, j'aurais préféré une autre addiction. Puisque c'est cela dont il s'agit, l'addiction du vide, de la maîtrise, l'addiction à la sensation de faim, de pureté. A l'inverse, parfois, du remplissage pour toucher là où le bas blesse, pour affliger la plus humiliante des punitions. Quitte à tout prendre, j'opte pour la drogue. Parce que le jour où j'aurais voulu m'en sortir, je n'aurais pas été confronté à cette réalité. On n'a pas besoin de drogue, ni dans le même registre, d'alcool, pour vivre. De nourriture, si. Et chaque jour, toute ma vie, j'aurais à me confronter à la nourriture. Je ne peux apprendre à m'en passer.. Ca je sais déjà, d'ailleurs. C'est l'inverse. L'exact opposé, je dois apprendre à ne plus m'en passer. Et derrière pointe l'inaccessible idée que je devrais y trouver du plaisir, des envies, des satisfactions sans l'ombre d'un calcul, d'un regret, d'une culpabilité. Je n'y arrive pas. Et je n'en peux plus de cet affrontement quotidien. Mon coeur se serre. J'ai envie de pleurer. J'ai envie d'être serrée dans des bras, que quelqu'un colmate la fissure aux airs de béance. Et je reste là, assise, en silence alors que j'ai besoin de tout casser, de me fracasser contre le mur. Et l'idée que le combat doit cesser, continuer à m'en passer sans être acculée au mur. Ne plus voir ce que je laisse derrière moi en optant pour cette solution. Celle d'une paix, certes relative. Mais d'une paix.
Je n'étais pas infaillible.
Photo
: Lonesome by Felilly
Musique : Tree of life - Yodelice
Humeur : Seule