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(Tout) et n'importe quoi.
21 décembre 2010

La mélancolie se moque bien des paysages.

Bea_de_GiacomoLe froid, comme celui de 2000, a gagné mes entrailles. Stoppé l'élan de mes envies, de ma bonne volonté. Vivre cela, encore. Et pourquoi ? D'un pied gelé sur l'autre, une danse macabre au son des mélopées d'artistes assassins. "J’arriverai au point de départ J’retournerai bien tout ce soir En attendant le jour se lève dans la cour Des miracles et des mirages Des espoirs perdus dans la cage d’escalier De secours, au fond rien ne bouge." Le froid est devenu crampes. Muscles et désirs ne répondent plus, figés dans la matière que je me surprends à rêver inerte. Mes jambes tremblent encore dans la chaleur d'un feu mourant de sa belle mort, à petites braises, comme la vague qui emporte mon passé ravage mon avenir. Mes larmes ont congelés avant d'atteindre la cime de mes yeux. Rien ne naît de mes silences. Et j'espère toujours abolir le sens unique de ma bouche pour prendre le vent comme compagnon. La mélancolie se moque bien des paysages. Celui qui a défilé, celui de la nuit, celui qui s'étend, presque blanc, un peu sale, à mes pieds douloureux. Revenir ici et avoir déjà envie de fuir. Sur le quai de la gare, déjà. La mascarade, les obligations de fin d'année, s'y plier sans parvenir à retenir aucun espoir, même artificiels. Mes os en feu de trop de frottements me tirent des grimaces et des surplus d'agitation qui sonnent faux et que personne ne démasque jamais. La colère brûle chaque inspiration. La poussée du train dans les reins, encore, comme un écho, un possible chemin à rebrousser. Bientôt. Ou peut-être me conduira-t-il au bout de la ligne.  Le terminus de mes amours adolescentes et éthérées. Les reins désespérément retenus loin, derrière, entre des centaines de kilomètres et trente six minutes de voyages. Ne pas marquer l'arrêt et poursuivre ma route, comme une course folle vers l'oubli et la dissolution. Le train se moquait de mon pale refus. Seule sa course comptait. Qu'importe s'il me conduisait au déséquilibre aigu, quelques jours au moins. La place perdue ne se retrouve pas. Seulement dans ses bras. Avouer cela, et dissimuler le reste.

Photo : Bea de Giacomo
Chanson : Elsa Lunghini - Boulevard des Filles du Calvaire
Humeur : Pacotille

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