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(Tout) et n'importe quoi.
13 août 2006

Rue Saint-Jacques, Paris 10.02.06

Le coeur léger. Baigné de bleu et de sourires. D'une présence enveloppante et de paisibles silences. Le pas dansant. Malgré la masse. Un passage piéton pour se mettre en route. Et. Enfiler la rue qui s’étire au-delà du visible. Se gargariser des éclats dorés du Val de Grâce. Feuille d'or et garniture d'acanthe. Des cris d'enfants qui jouent autour de la fontaine. La boutique bouddhiste leur répond. Sur la même portée. Une note en majeure. Volubile. Une farandole de couleurs et de matières. Des tasses et leurs soucoupes en grès, fin et sensible. Des saris chatoyants aux doux contacts. Dans les yeux, du bleu et du blanc. Juste au-dessus, s'étend le ciel. Et. En devanture, une interrogation enfantine élucidée en quelques pages. Pourquoi la mer est bleue? La mer. Un pas en arrière. Une halte dans le flot de passant. Un train. De l'outre-mer au cobalt. Du bleu vert à l'azur. Et le ciel, pourquoi est-il bleu? Jeu de ping-pong sur les tourelles des bâtisses immaculées qui bordent la rue. L'astre de sa pâleur hivernale illumine les façades. Echo à la citadelle de mon coeur. Imprenable et fièrement dressée contre vents et marées. Couronnée de cumulus semblables à ceux parant ce fébrile ciel de février. Purs et intouchables. De droite et de gauche. D'un trottoir à l'autre. Une zone d'ombres pour une pulsation cardiaque. Un mur dévoré par le lierre. Refuge de nos mots échangés. Carrefour citadin de vies en pointillés. D'appels en rencontres organisées. Tête à tête en face d'autes. Conversation téléphonique entre soeurs. Vous. Et son rire. Lointain mois de septembre. Et. Traverser. Vers le soleil. Nez à nez. "À la Fleur d'oranger". Le palais s'extasie à la seule pensée de cette saveur. Vers un ailleurs. Exotisme de synthèse, certes. Deux euros en poche. Grelot monétaire pour un voyage en enfer. Ténèbres gastriques. Geôle de la psyché. Sur le seuil d'une curieuse et néanmoins tentante, boulangerie artisanale. L'élixir de mon poison. Farine, eau et sel mêlés. Et le ventre susurre sa faim. Et. Polis, se tait. Avec l'indolence et la volupté d'un toupet, avaler le bitume. Délicate apathie de l'esprit désaservi du corps. Les routes se croisent comme les destins. Certains s'entremêlent comme les branches d'un coeur. Saint-Valentin. Cupidon en inonde les boutiques. En tous genres. Pour tous les goûts. Du gâteau estampillé passion ou amour au coussin poilu. Pour toutes les histoires. Un fleuriste plante sa rose fanée dans le jeu commercial. Dis, petit Saint-Valentin. Si un bouquet s'égare. Sans laisser ni adresse ni carte... Pense à moi... Envie de vert dans le blanc, noir et rouge de mes murs. Note discordante pour mes paradoxes. Des plantes résistantes et des bouquets ébouriffés. Festifs. Sans prétexte ni occasion. Guidée. Soutenue par la fraîche douceur de quelques heures en aparté. Ne pas s'enliser dans l'asphalte. Et. La royale coupole. Surplombe tout. Et. Veillent les grands hommes du Panthéon. Sous leurs égides se bâtissent les monuments de jeunes vies. Lycée Louis Le Grand. Et ses bancs. Tant d'autres autour. La Sorbonne. Magistrale de décadence et d'influence. Incite au respect. Aux révérences. Et. Des âmes en perdition s'y engouffrent. Sourires en berne. Résolus. Comme autant de Camille d'ESSEC. Se laisser porter par le dénivelé. Direction droit devant. Sans autre réflexion. Pas à pas. Le regard fixé au loin. Comme une effluve de fin. A regret. Le vent cisaille le visage. Vole aux yeux leurs dernières larmes. Errance urbaine pour une somnambule diurne. Quatre heures agitées de sommeil qui pèsent bien plus que je ne l'imaginais. D'un coup. Une tonne. Enfiler un à un les pas comme les perles sur le fil de la rue. Entrecouper le cercle chromatique avec des artères noires de bruit et d'âmes pressées. Boulevard Saint-Germain-des-Prés. Touristiquement vôtre. Et. Les boutiques et les vieilles pierres de Cluny se succèdent. Rattrapent les fausses notes. Aucune n'omet sa pincée de magie. Le soleil saupoudre le tout de paillettes. Et me tire vers un ailleurs. Utopique. Sans mur ni corps. Mais. Déjà. Les gargouilles de l'église Saint Séverin forment une unilatérale ligne d'honneur. La Rive Gauche se meurt dans les chahuts des restaurants de Saint-Michel. Se profile au loin, un autre Paris. Et l'enfermement. Rivée à son bureau. Suffoquer d'un manque d'air. Des autres. De cette vie qui grouille. S'empoisonner de soi. La Rive Droite, comme ma vie, m'ennuie. La rejoindre, pourtant. Notre-Dame et son île Saint-Louis, décalé, tente de minimiser la scission. La Seine berce ma peine jusqu'au pont de Corse. Elle chantonne une idée. Courir. S'emparer du carnet rouge à spirales. De mon stylo de bois. Et prendre la poudre d'escampette. Dans les mots se noyer. Coule la Seine. Et. M'abandonne. La fin du voyage. Châtelet.

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Commentaires
A
1. Le vendredi 10 février 2006, 20:31 par Str0ngw0man <br /> J'imagine que ces mots correspond à aujourd'hui. C'est rigolo parce que j'étais aussi à Châtelet. Oh et puis Notre-Dame (<3) et son quartier longtemps que j'y ai pas mis les pieds faudrait que j'y retourne faire une ballade :). En fait j'ai plein de trucs à dire sur cette note mais après ça va faire trop décousu ^^. Alors. Je me tais :).<br /> <br /> 2. Le vendredi 10 février 2006, 23:36 par Ataxia <br /> On a l'impression d'y être quand on lit ce texte. Un peu d'évasion à travers tes mots...<br /> Je vois que ton troisième oeil t'a accompagné et qu'il t'a sorti de bien belles photos. Bises
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