Les frissons de la porcelaine.
Tout n'est que blancheur. Tout autour. A portée des yeux et des mains. La pâleur aussi. Le froid de la porcelaine sous les paumes. Appuyées, fortement, pour retenir du déséquilibre qui menace. Chancelle. Et le revirement. Le noir pour unique vision. Pour tout horizon. Plus loin, plus tard, la première vision quand les paupières battent en retraite, le clair encore domine. Un point d'impact froid sur la peau. S'infiltre en elle en quelques minutes. Peut-être plus. Et la chair de poule contamine chaque parcelle. Une hésitation. Un geste. Une autre position difficilement conquise. Et toujours la radio qui ironise en diffusant ces morceaux trop parlant. Le mur, l'appui, rattrape à quelques pas de là ce qui glisse encore. Comme le sol. Une image croisée dans un miroir. Que je ne reconnais pas. Que je voudrais briser. En mille éclats. En un passé. Et la rangée d'ampoules bien trop puissantes force les paupières à se clore, de nouveau. Le noir s'écoule sur les joues. Puis l'eau froide entraîne les bulles de savon. Une mousse parfumée. Qui ne lave pourtant de rien. Et le regard noyé dans la nuit, au plafond. Plus assez blanc pour croire que demain est à la porte. La vie, ailleurs. Je voudrais oublier jusqu'au savoir-faire. Jusqu'aux prémices de l'idée. Et ce recours à cette issue de secours qui condamne. Un peu trop ce soir. Me voudrais hors de danger. Si loin de tout cela que même la pensée de tout ces actes en serait incongrue. Et ces paroles qui soulignent sentiments, ressentiments, renoncements des dernières heures. Pesamment. Qui s'imprègnent au plus profond. Comme l'odeur aigre qui tatoue chaque inspiration, malgré les efforts pour s'en défaire. Comme la brûlure du froid sous la peau. Comme le choc de l'émail. Tout oublier, s'il vous plaît.
Quand je mourrai j’irai au paradis,
C’est en enfer que j’ai passé ma vie.
J’ai gâché ma vie.
Daniel Darc. J'irai au paradis.
Bande FM d'alors. (clic)
Daniel Darc. J'irai au paradis.
Luke. La Terre ferme.
Placebo. Protège-moi.
Arno. Dans les yeux de ma mère.
Benjamin Biolay. Qu'est-ce que ça peut faire ?
By BeamingChild