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(Tout) et n'importe quoi.
19 février 2008

Parce qu'il y a.

awakening_by_Sinc_Cette oppression qui revient toujours, toujours. Qui s'entête et qui martèle. Et la presque tranquillité de l'esprit si durement acquise s'effondre. Toujours se battre, et plus loin tomber. La voix crie. Couvre toutes les tentatives. Et. Cet éclat de rire pour désarmer l'attaquante et sa question qui exige une réponse. Sur le champ. Précise et détaillée. Son regard et l'attente du désir curieux qui se veut rassasier. Ah oui ? Et qu'as-tu mangé ce midi ?  Et. Cette introduction et la première page de ce livre lues accroupie derrière un bureau alors que les collègues ont migré vers les tables de la cantine. Fortes de la réponse soutirée. Certes erronée. Mais si facile à déblatérer et qui a eu le mérite de faire choir les épées. Trêve dans ce duel. Pas dans le monologue silencieux, certes. Repos relatif. Lire encore et toujours les mots des autres, leurs traits tirés, même en pointillés. Comme pour vérifier si elles aussi, n'arriveraient pas à s'en sortir définitivement. Lire, toujours. Sans jamais vraiment trouver. Sans jamais vraiment tout valider. Sentir seule, toujours. Et refermer très vite le livre quand les voix des collègues retentissent dans le couloir. Et. Ce livre dont l'auteur, la semaine passée, avait été qualifié d'un adjectif qui avait fait sursauté le coeur. En alerte. En colère contre la réduction, aussi. Et l'espoir de se le procurer. Et. Ce titre, tiré du réel, d'une injonction qui a marqué. De celle qui pousse à basculer vers demain, mais ne s'efface jamais. Evoqueront toujours les faits. Qui retiennent souvent. Barrent le passage, parfois. Et le flot des miennes reviennent. Tambourinent. Le coeur qui cogne. Stupide besoin de crier "moi aussi" et "non, pas moi" dans le même aveu refoulé. Toujours une histoire de reconnaissance et d'inadmissible. Comme une peur d'être découverte et d'être oubliée, niée. Et. Tremblante, plus tard. Ce face à face impromptu au distributeur. Où certes, il n'était pas question d'une barre chocolatée ni même de sa version liquide. Mais où la rencontre met mal à l'aide. Où l'on se sent soudain prise en faute. Par le simple fait d'être là, et ainsi surtout. Envie de fuir. De pleurer. Démon perdu mais qui hante. Manque, alors que son absence devrait réjouir. Comme un vide. Une perte de la totalité, suite à cette désertion d'une partie de soi, du passé. Une jeune femme dont les jambes ne froissent pas le pantalon, là, sous les yeux, devant les machines à douceurs. Aux membres certes décharnés. Qui repoussent tant d'autres. Et pourtant, attire encore. Trop, il est vrai. Et ravive la honte de ce qui se tient là, à deux pas d'elle et qui remplit son jean. Redonne de la voix à celle qui s'époumone depuis quelques semaines et qui avait pu être jusqu'à lors contenue. Peine perdue. Et. Ce coup dans le cœur qui ne devrait être. Les yeux qui se baissent. La fuite. Le sourire de façade s'éteint. Et. Ces bureaux en sous sol, là où le verre n'est plus teinté. Petits espaces épiés en passant. Pour y voir... quelque chose ... Sans vraiment savoir quoi. Ou une identité perdue qui en son temps n'a pas été suffisamment reconnue pour ensuite disparaître vraiment. Ou rien du tout. Mais ne pouvoir s'en détacher. Malheureusement. Rien n'y fait. Et plus haut ces silhouettes teintées de vert à la nuit bien tombée. Qui courent dans les couloirs. Des fantômes. L'envie d'en être. Et mes os qui en tremblent sous leurs amas. La fuite, encore. Seule issue face au constat d'être un intrus en ces lieux. En ces dénominatifs, adjectifs qualificatifs. Il n'y a plus rien de comparable à présent. Et. Ces doutes et ces débats. Cette longue hésitation, encore, dans le froid du frigo. Où le vent souffle. Et le froid qui gangrène tout. A vrai dire il ne lâche plus rien depuis plusieurs jours. Et. Ces mains en permanence teintées de bleu. La brûlure, et la peau qui craque. Partout. Des mains de femme âgée. Et. Cette incapacité en envisager demain. Voir plus loin. Sans rejouer le passé. Sans cela. Cette inaptitude à être. A s'affirmer, à dire "je" et à s'imposer. Cette perpétuelle demande d'excuse d'exister, biologiquement. Et. Ces filles si minces partout qui paradent. Qui déploient leurs corps filiformes aux quatre coins des rues. Ces demoiselles de 12 ans jalousées pour leur absence de formes.  Malgré soi, malgré la colère d'un tel sentiment, frappent violemment. Et. Celles, atteintes, qui prétendent qu'il suffit de le vouloir pour s'en sortir. Alors qu'elles sont en sous-poids et prennent un kilo tous les six mois. Et. Ces élans que l'on brise d'une seule phrase. D'un point d'exclamation. " Mais tu rêves ! " Et les formulaires de participation qui touchent le sol. Le seuil atteint pour la journée, à terre. Et cette tenace folie qui ne dit plus son nom.

Awakening By Sinc.

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