Je ne sais pas.
J'hésite. Tourne en rond. Ressasse.
Remâche toujours et encore les mêmes mots. Je ne les digère pas.
J'hésite. Ou plutôt, j'ignore. Je voudrais comprendre. Saisir
l'essentiel, et oublier. Juste assez pour avancer le nez dans les
nuages la majorité du temps. Mais tout m'échappe. L'amour. Le travail.
Les passions. Les lendemains. Reste le poids du corps et la sensation
de vide, de manque. J'ignore. Et tout bascule. Comme au bord du
gouffre. Un pied levé dans le vide. Il semble être le maître mot.
L'autre pied sur la terre ferme. Tremblante. Beaucoup de réflexions
pour trop peu d'actions. Trop peu de victoires. Encore moins
d'assurance et de confiance. Tant de regrets que je sais pourtant
faussés. Mais qui collent à la peau. En font une logique naturelle.
Regrets : de la volonté et du corps perdus. Ce que j'ai été et que je
ne retrouve plus. Et cette terrible vérité qui s'impose. La seule
victoire aura été la plus magistrale défaite. Derrière sa toute
puissance et la fierté qu'elle avait érigé. Une vie établit sur une
erreur. Et qui peine à se reconstruire sans ce mensonge. Un tourbillon.
Des bouffées d'air pour croire et je replonge. Je ne sais pas signer l'armistice. Et
je délire. Lui parle, à la maladie ou à la malade que je fus. Je ne
sais plus. Pour l'apprivoiser. La faire taire. L'effrayer. Je ne sais
plus.
Et je ne sais pas. Que je la caresse ou la frappe, la douleur s'entête.
Je ne sais plus où va ma vie. Ni ce que je veux en faire. Il me manque
quelque chose. Et j'ignore de quoi il s'agit. Je ne sais que me
balancer au-dessus du vide. Pas l'enjamber. Le dépasser. J'ai besoin
d'une pause. Je voudrais suspendre ma vie, le cours des jours.
Reprendre mon souffle. Ma voie. La route. N'être qu'une. Me révéler. Et
enfin, savoir. Puis pouvoir.
Mais je n'ignore pas que rien ne se déroule ainsi. Malheureusement.
Pix By Nombril7