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(Tout) et n'importe quoi.
18 mai 2008

Four Days.

collodion07_Erica_ShiresQuatre jours. Le temps de rien. Le temps de tout. De tout foutre en l'air. De tout effacer, d'un revers. sans même se retourner. Comme ça, entre deux sifflements. Quatre jours et un retour à la case départ. Un prétendu poids en moins.
Celle qui croyait mettre des coups les a finalement reçu. L'air de rien. Autour d'une table. Devant une télévision. Sur un balcon. Du bout de ses lèvres qui n'avaient rien d'innocentes. Il a pesé les mots avant de les abattre sur les épaules de ce petit rien posé là, comme par erreur, à côté de lui. Moi. Et d'une moquerie, il a tiré un trait sur huit ans. Huit ans de combat et de douleurs. En moins de quatre jours. Quatre jours à se servir du moindre mot pour me le renvoyer en plein visage. Ma folie aussi. Celle inscrite dans la chair. Dans l'esprit. Il a secoué la tête. Etalé son savoir puis condamné, avant de passer à autre chose. L'une a pleuré à ce moment là, certes.
Puis, lui, les autres ont parlé. Beaucoup trop. Ils ont bavé, commenté, jugé. Se sont moqués de cette fille dans le petit écran dont on annonçait la présence sur un plateau, plus tard. Un double, à notre manière. Ils l'ont jugé comme si aucun frisson ne me parcourait devant ses images. Comme si je ne livrais aucun combat contre la même ennemie, contre mes larmes. Comme si je n'étais pas là. Tout simplement, comme si je n'existais pas. Transparente. Alors j'ai baissé les yeux. Avalé ma salade verte sans vinaigrette. Et ils ont continué à baver sur le modèle d'un jour, d'une polémique, avant de terminer la marmite de riz à la sauce blanche. Il a continué, acharné. Quand l'heure est venue de l'émission, j'étais seule face au grand écran. Soulagée de l'être. Seule avec mon besoin de regarder ce passage. Et ils sont arrivés. Un à un. Avec leurs lots de commentaires, à nouveau. D'explications et d'évocations de cas connus dans le passé. Et moi ? Non ? Moi ... Le truc assis sur le fauteuil à deux pas de vous. Qui quelques heures auparavant pleurait sur votre balance, alors que vous répétez "mange". Ils ont cru que j'avais maigri. Ils ont tort. Je le sais, mais qu'ils le pensent m'a fait plaisir. Elle seule a démenti. Elle a raison. Mais cela me blesse. Tout cela ne compte pas, je sais bien. Pas plus que je ne compte.
Ils ont tous dit. Je n'ai jamais rien été. Et certainement pas quelqu'un. Je n'ai pas été malade. Pas une anorexique mentale à un stade sévère. Pas en danger de mort. Plus plus qu'en souffrance. Ni dans le passé ni aujourd'hui. J'ai du tout inventer. Evidemment.
Dix minutes à peine pour réduire huit ans de fourvoiement. J'imagine que je dois les remercier ...

Pix By Shires.

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Commentaires
A
Les mots de Libellule, ailleurs, et les tiens Dvotchka me donnent envie de pleurer. je ne sais plus quoi penser. Je le croyais il y a deux secondes, en répondant au commentaire de Laeti. Quelque chose au fond qui brûle.
#
Comme j'ai de la chance de n'être jamais passée par là. Cette négation familiale qui confine au meurtre d'un vécu, d'une phase (encors en cours, qui plus est), au laminement d'une personnalité. Soyons claires, je ne juge personne, je ne juge pas tes parents. Je dis simplement avec mon coeur qui s'élance spontanément à toute bride vers toi pour te soutenir/secourir, et mon mental cerné par les oeillères de la maladie, je dis simplement que l'indifférence (vraie ou feinte) devrait parfois être classée dans les crimes contre l'humanité.<br /> <br /> Ceci dit, je prends peur et rapproche avec affolement les pans de ma cape de Silence autour de mes épaules. Pensées d'automne (oui, on est en mai, on s'en fout ^^). Baisers nantais. Sincères. Courage.
L
Ok. Comment te dire? Quoi te dire? à part rien.
A
C'est ma faute. je devrais taper du poing et dire à quel point cela me rend dingue qu'il parle de l'anorexie comme si je n'étais pas là, comme si cela ne me touchait pas. Parler en somme. Mais je me tais, et je souris. Leur donne ce qu'ils veulent, attendent ... <br /> <br /> Seb, arrête de te prendre la tête, cela ne sert à rien. Et cela ne t'aide ni toi ni moi. Passe à autre chose.<br /> <br /> Anorchidea. J'espère que l'exemple de Chloé, qui s'en est sortie te donnera des ailes. Courage, pour ton père et tout le reste. Acharne toi à être heureuse, en bonne santé, à faire ce qui te plaît, cela fera sans doute le bonheur des tiens. Bises.
A
Oui la pratique bon...<br /> C'est révoltant et tu as le droit d'avoir la rage.<br /> De te sentir toute seule parceque tes propres parents ne voient pas. Ne se rendent pas compte. D'être écoeurée de leur comportement. Mais ne retourne pas cette colère contre toi.<br /> Je suis d'accord sur les efforts qu'ils devraient fournir, ne serait-ce que par respect pour toi. Mon père fait la même chose et parfois, je me dis que j'aimerais bien arriver à 30 kilos pour qu'il me remarque enfin, qu'il soit obligé de voir bordel.Sur le coup de la rage et du dégout.<br /> Puis après je me dis, non, montre lui qui tu es. De quoi tu es capable, étonne le, surprends le. Fous lui une claque. Que tu puisses enfin lui cracher que la pauvre fille barge et sans avenir a gagné. <br /> Je ne pense pas que mes mots soient d'un grand réconfort, cela ne t'empêchera pas de ruminer.<br /> <br /> Je t'embrasse et pense à toi.<br /> <br /> *Je suis écoeurée j'ai raté Chloé. Je suis allée sur le site d'M6 et suis heureuse pour elle. "Hospitalisée un an en isolement". Ces mots résonnent en moi c'est horrible.
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