Les éoliennes.
J'ai vu des tournesols flamboyants, des bottes de foin brillantes, et le soleil lui-même. Sur les fonds de vert et de bleu, du jaune. C'était beau. Comme ces maisons de pierre blanche qui s'éparpillent le long des eaux. C'était beau. Et c'était gris aussi. Un peu terni, en fait. Le regard comme derrière des filtres. Le voile du retour qui pour une fois n'était pas délivrance. Celui de la distance qui se creusait déjà au rythme des minutes à cent à l'heure. Il avait fallu se rendre à l'évidence. Monter dans le train en gardant les douceurs en tête, bien sûr. Et suivre les nuages d'une clarté grisonnante, lourds. Mes yeux ont parcouru ces espaces que le corps refusait de franchir. Des yeux pour aller
plus loin, là-haut, où d'autres nuages se sont délesté de leur eau
sur les pavés, parisiens. Le corps calé au fond du fauteuil violet, moelleux, velours.
Sans bouger. Malgré l'envie. Les yeux sur le paysage défilant. L'envie de rester encore un peu là-bas, dans mon dos. Le là qui s'éloigne. Mais l'amertume du départ et des kilomètres ne gâcheront pas le plaisir de ces quelques jours sous le soleil. Mon cœur et ma petite vie ont pris des couleurs. - Merci -
The last morning - Bordeaux by Kil1k