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(Tout) et n'importe quoi.
8 janvier 2009

Des vents contraires.

sheridan_9_by_suo_meLe tout a un goût de trahison. Un lent poison inoculé aux premiers mots tendus quand il s'était approché pour les quémander. Les dès ont toujours été pipé. Je n'ai jamais été à la hauteur, jamais été un égal. Juste un outil. Et cela me va. C'est moi qui ait donné les règles du jeu. Le tout cède au retour poisseux de ma lâcheté, qui englue mes presque légitimes protestations nourrie d'une solitude sans fond face à cette amitié qui s'étiole. A force d'avoir la faiblesse de me taire, reviennent en rafale les déflagrations et l'incompréhension face aux bribes de mots enfin murmurés. Il ne fallait rien dire, je l'ai toujours su. Je n'aurai pas du écouter les "il faut", ils mentent autant que moi. L'effort d'appeler au secours, avec toute la maladresse qui me caractérise, n'aurait pas du être fourni. Il s'en moque de mes mots tant que j'écoute et répond à ses maux. Les console. Son indifférence et ses reproches me sont revenus comme un boomerang en plein visage. Cisaillée. Il avait perdu l'habitude de m'entendre utiliser le "je" dans la catégorie confessions. Il ne sait plus que m'opposer ses contestations et son "je" en guise de réponse aux rares miens et à tout aussi rares aveux de besoins. Il ne me voit plus qu'à travers lui, à force de ne plus entendre parler de moi. Je ne lui en veut pas. J'ai juste un peu mal. Un peu plus. Je me perds sur tous les bords, plus seulement dans mon regard, mas aussi dans ses yeux. Comme dans ceux de tant d'autres. Les plaies s'élargissent dans mon cœur de poltronne déséquilibrée. Emprisonnée entre ma couardise, mon rôle huilé, mon incapacité à crier, à gonfler le torse et les habitudes que je lui ai donné d'être le support à son "je", pas une incarnation à part entière du mien, je reste interdite. Pas un mot plus haut que l'autre, je me tapisse dans le décor de peur de le voir s'effriter. De rayer de mes larmes ses sourires, de lui voler ses sombres épanchements en énonçant ponctuellement mes douleurs pourtant quotidiennes, même si j'aurais été, ce jour là, la première à me risquer à l'honnêteté. De peur de me retrouver plus seule encore, peut-être bien. Au nom de cette fidélité dont je me gargarise souvent. Le tout a un goût amer et vire à l'indigestion.
A l'auto-indigestion.

&

Et j'vais me dire que c'est pas grave
Que c'est juste un mal comme un autre
Que tous ceux qui m'aiment le savent
Et se disent pas que c'est ma faute


Mario Pelchat - Linda Lemay.
Pix by Suo Me.

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Commentaires
É
Tu as du talent. J'aimerais sincèrement que tu participes à ce concours www.memoires-vives.over-blog.com (dont je suis l'une des organisatrices). Tu peux envoyer plusieurs textes.<br /> <br /> Bien à toi.
A
C'est adorable demoiselle. <br /> Sauf que. Nous sommes un peu faites du même bois. Et que tu t'occupes aussi davantage des autres que de toi. Alors que tu devrais être ton centre d'intérêt prioritaire pour pouvoir profiter de la vie, un jour prochain, d'égal à égal avec ceux que tu aides à vivre chaque jour. <br /> Alors, mets à profit ta propre petite énergie en demande de rechargement vital à ton unique service. Tu en as tellement besoin. Pas besoin de le "prouver" davantage, c'est criant. Tant de choses qui t'attendent en janvier et des années durant. Il faut en tirer le meilleur, et non plus te faire balader, suspendue à la peur de tomber au coin des rues. Alors essaie. Et je tenterai de faire de même de mon côté. Et toi, moi, nous, et avec d'autres étoiles, nous partagerons nos énergies stabilisées et suffisantes sans complexe, sans culpabilité.<br /> <br /> Je lisais une interview de l'auteur "Des vents contraires" qui disaient que ses personnages avaient pour habitude de se sauver en sauvant les autres. C'est une voie comme une autre. Quoiqu'étriquée et à risque. Où il faut savoir ouvrir une route dans ce chemin à sens unique. Parce qu'un jour ou l'autre, les Autres finissent par te reprocher tout cela. Par t'imposer de t'occuper de toi-même et non plus d'eux, par te demander de ne plus incarner ce mal de vivre que tu leurs caches mis qu'ils sentent sans toujours l'identifier. Par te demander de cesser de les maintenir à flot alors que tu te laisses consciencieusement couler. De ne pas renoncer, abandonner alors que c'est une chose que l'on fait tous les jours en s'oubliant avec tant d'ardeur en reportant toute notre attention et tout notre amour sur eux. On se sauve à ne pas se voir. Mais on s'use aussi. Un jour ou l'autre aussi, ils te délaissent ou s'emportent, parce qu'ils se sentent impuissants à t'aider toi alors ça vire au vinaigre, plus ou moins acre, plus ou moins imbuvable. Parce que tu représentes leurs impuissance et qu'ils ne savent y faire ça. (Qui le peut ? Quand on voudrait tant et que l'on ne peut rien) Ou parce qu'ils ne supporteront plus nos contradictions, ce monde dans lequel nous nous retranchons si naturellement ... C'est compliqué. Nous sommes notre mal. Mais nous nier toujours plus ne nous aide pas. Comment faire ? Le juste milieu ? En bonne fille anorexiques et excessives, nous ne trouvons pas le juste milieu...<br /> <br /> Dans le sauvetage personnel en passant par les autres, je n'aime pas cette notion d'utilisation. Et dans ce mode, j'ai échoué. J'ai souvent le sentiment d'avoir fait et de faire plus de mal aux autres alors que je ne veux que leur bien. Les autres restent néanmoins bien plus important que moi, au final. Je ne suis pas sûre de pouvoir faire autrement. J'ai toujours été celle que l'on utilise pour son confort, mon mode de relations est basé là-dessus, depuis la maternelle. J'ai appris à me faire aimer, et dès le départ, ça a été pour ce que je pouvais apporter, faire pour l'autre, pas pour ce que j'étais. Et je ne supporte pas l'inverse. L'anorexie a exacerbé, conforté cela. Je ne vois même plus comment je pourrais être autre chose qu'un objet pour ... Etre l'utilisée, oui. Utiliser les autres, non. Je n'aime autrui que pour ce qu'il est. Pas pour ce qu'il m'apportera. C'est vrai que parfois ma solitude me pèse, et que j'aimerai qu'on me renvoie l'ascenseur. Mais je ne les prends jamais en route. Je ne sais pas faire. L'amour des autres me maintient en vie autant qu'il met de l'eau dans mon moulin d'auto-destruction. Complexe. Je me fatigue moi-même.<br /> <br /> Tout ça pour dire que, j'aimerai que tu fasses aussi pour toi ce que tu me conseilles ... N'y lis pas un quelconque reproche. Juste un mot en connaissance de cause. Un partage d'espoir.<br /> Biz<br /> <br /> <br /> "Quand elle aime elle aime aux larmes<br /> mais c'est d'une violence<br /> En silence elle prend les armes<br /> Souvent contre elle-même<br /> Quand elle aime elle aime aux larmes<br /> mais c'est d'une violence<br /> Contre elle même elle prend les armes<br /> Et souvent en silence<br /> Quand elle aime elle est en flamme<br /> Aucune indulgence<br /> Et soudain c'est une eau calme<br /> On ne sait pas ce qu'elle pense"<br /> <br /> Julien Clerc - Quel jeu elle joue.
D
Celle qui comptait dans tout ça c'était toi ? Le "il" non identifié me permet juste de t'inviter à une petite chose, enfin grande quand on mesure l'ampleur de l'écart. Prendre soin de toi, être là pour toi, t'écouter toi. Au centre pas par égoisme ou égocentrisme non mais juste pour penser un peu plus à toi, qui a tant de lumière et de noir au fond des yeux. <br /> La force que tu déploies pour les autres, j'aimerais te voir l'employer à te soulever, toi, au-dessus de tes tourments...et si tu n'y arrives pas, je te tirerais tant que je peux de la force de mes petits bras vers un ailleurs plus lumineux.<br /> Sache que je suis là...Each door in my world is open for you.<br /> Douces pensées.
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