Oubliez-moi.

Je rêve. Je rêve d'une dissolution. Mais même mes nuits se moquent de moi à cauchemars déployés. Je ne demande pas grand chose, pourtant. Mais tu vois, personne n'écoute. Il y a des jours comme ça où j'ai seulement envie de me fondre entre la couette et le matelas et que mes larmes qui ne coulent pas sur mes joues me dissolvent de l'intérieur. En quelques heures, de l'humidité à l'évaporation, j'aurais alors disparu. J'en rêve. J'y travaille en dilettante. Car tous les jours, toutes les heures, on me rattrape. Impératifs sur obligations, et le silence n'existe plus que dans mes cris, et je m'oublie dans les tremblements du travail à accomplir et qui m'effraie. Plus qu'une sensation, une certitude : je ne suis pas de taille. Mes épaules sont trop petites et tout est coincé à l'intérieur. Il me faut sans cesse me battre pour un pas. Et mes os s'usent à force de supporter une pression que l'on me transmet et que je charge plus encore, malgré moi. Tu vois, j'aimerais qu'on m'oublie, qu'on arrête de me faire sauter d'un pied sur l'autre. Qu'on me laisse là, sur le bas côté, moi et ce corps hideux. Plus que d'un envol gracieux et pur, il s'agit de putréfaction, je te l'accorde. En fait, tu vois, je suis fatiguée, tellement fatiguée. Je ne tiendrais jamais jusqu'au bout d'une vie. Peut-être que je ne suis pas faite pour travailler comme ça ou dans ce métier là. Pas faite pour les responsabilités et les relations professionnelles. Je ne sais tout simplement pas faire. Même si je m'entête à répondre présente dans ce domaine, comme dans tout autres. Les journées de stress sur les nuits de songes angoissants m'éreintent. C'est ma faute aussi, je prends tout beaucoup trop à coeur. Me concentre à l'excès sur des projets, et quand ils bougent, je perds pied. Et toujours me noie dans la flaque d'eau de l'anorexie. Petite fille, femme, chômeuse et travailleuse. J'ai la nausée aux bords des lèvres et l'épuisement au bord des yeux.

Musique : Le chant des devoirs.
Photo : Don't look back By Retrodiva88
Humeur : Epuisée et désenchantée. 

Comments

[Ankylosée]

peut-être, je ne te connais pas assez pour en juger. Mais d'après tes mots tu es quand même capable de voir la beauté qui existe, malgré les douleurs et les doutes. C'est l'essentiel. Courage.

[Olivia]

je suis très pessimiste comme tu as pu le constater :-) biensûr et heureusement qu'il sont là les moments de joies éphémères...c'est ceux là qui nous aident à avancer, à sourire, à profiter un peu de la vie. disont que tant de choses s'abattent sur moi en ce moment, que la maladie en devient même risible comparée au reste. Mais quand je suis dans des moments de joies, je suis plutôt optimiste. courage, il faut toujours avoir de l'espoir, se battre, on a qu'une vie, il faut en profiter, même si elle fait mal parfois, même si on voudrait être ailleurs, il faut profiter de ses moments magiques, courts, mais qui laissent un souvenir indélébile qu'on peut revisiter quand bon nous semble et qui nous fait venir un petit sourire aux lèvres :-) j'y crois, j'y ai toujours cru, quoiqu'il arrive. je suis jeune et j'ai pas encore assez de recul sur le choses difficiles qui arrivent dans la vie....jespere juste que le bonheur me sourira un jour....bisous à toi merci de tes réponses :-)

[Ankylosée]

Bien sûr que je ne t'ai pas oublié Trinty ! ^^ Par contre, j'ai perdu la trace de tes écrits.

Olivia, le monde n'est pas en permanence cruelle et c'est le caractère éphémère des beautés qui les rendent en partie si belles. Je suis d'accord avec "on n'a pas le choix" Courage à toi aussi.
Merci pour le compliment.

[Olivia]

de rien j'espère juste t'avoir fait retrouvé ce sourire au moins qques secondes.....je suis dysmorphophobique et je sais à quel point chaque jour est un combat....souvent perdu d'avance...et si il n'y avait que ça...et tout les aléas de la vie qui s'y rajoute. C'est dur mais chaque jour je me lève, chaque jour j'afronte le monde O combien cruel..je ne suis pas forte mais je n'ai pas le choix. Je te comprend, j'ai plus souvent des bas que des hauts, non tu n'es pas seule la vie ne nous épargne pas...courage que dire de plus, trouve cette minuscule force intérieure pour t'aider à "survivre", au fait tu écris magnifiquement bien :-) courage et on est là pour te lire, pour ressentir pareil douleur...

[trinity]

Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Ca fait bien 2 ans que je ne suis pas venue laisser de commentaires alors tu m'as surement oubliée. Mais je viens encore te lire. Et je te comprends. Ca ne t'avance pas tu vas me dire,mais tu n'es pas seule.