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(Tout) et n'importe quoi.
16 août 2010

Reflet.

ba6bba61e0c8dbc6032d6a9d7a08d0acJe ris doucement. J'en ris avec toute la cruauté dont je suis capable. Une photo commentée et appréciée, certes. Mais. Suis-je la seule à lire toute la haine de ce regard ? A sentir la violence poindre sous les tonalités douces ? A voir la moue pincée de celle qui se voit dans le miroir et qui sent la décharge de haine montée en elle ? Contre elle. Quelque chose me touche dans cette photographie, c'est rare. Je craignais de la rendre publique, j'avais peur que l'aversion soit visible pour d'autres comme elle me semble si évidente. J'ai pris le risque. Je me trompais.
Je suis "celle qui fait le bien autour d'elle" m'a-t-on dit ce matin, à 07h42. Soit. Et je suis heureuse de ne pas toujours être un poids pour ceux qui peuplent mon existence. Mais pour moi ? Sur cette photo, je suis intervenue. J'ai enlevé grâce à un logiciel de retouche l'écoulement de sang dans mon œil. Une tache qui campe là depuis des jours et commence seulement à disparaître. Une tache comme la seule trace de mes errances, de mon venin, de mes actes répréhensibles. Alors, je ris doucement. Oui, je ris de moi. Et parce que je sais plus pleurer peut-être.
Je devrais travailler, là, maintenant, tout de suite. Travailler encore. Il me reste tant à faire. Tant à prouver pour ne pas trahir la confiance mise en jeu. Mais je ne fais que cela depuis des semaines, des mois. Travailler, travailler, travailler, soirées et week-end compris. Je suis épuisée et lassée de la vie. Mes 17 ans me manquent. Les douleurs d'alors avaient quelque chose de plus simple, de plus direct et clair. De plus vrai, de plus pur, de plus beau. De plus doux. Aujourd'hui, elles n'ont plus rien de resplendissant. Quitte à souffrir autant que cela ait du charme, même délétère. Cette vie là me manque. Me manque terriblement. Tant que c'est à en rire. Alors je travaille pour me laisser croire que cela me fera oublier. C'est en vain. Une autre source de crise de nerfs.Travail sous pression continuelle et dans une solitude qui elle, ne m'avait pas manquée. J'en avais presque oublié le goût, la brûlure et l'amertume.
Je regarde cette photo. Elle a quelque chose qui me transperce. Ce n'est pas moi, tout en étant le plus profond de mes secrets. Par fulgurance, l'envie. J'aurais presque envie de la prendre dans mes bras cette fille là, et de la bercer un peu, pour lui voler de sa colère et de son dégoût. Ou de l'achever. J'en suis arrivée là, au bout de cet été : à me consoler dans mes propres bras. Deuxième été d'affilée qui enclenche la dépression de novembre avec des mois d'avance. Je ne suis pas certaine d'avoir envie d'attendre l'été prochain pour voir s'il apaisera les précédents, s'il les vengera.

Sous mes silences, ma violence.

"Sous nos paupières,
Des tremblements de terre."

"Et de bien mauvaises prières
Pour de bien mauvais espoirs
Tu implores le ciel

Et comme un mauvais garçon je reste
Ton souvenir acerbe
Et ton plus bel amant
Je reste le cauchemar dont tu rêves"

Photo : Vic4U
Citation : Elsa Lunghini / Da Silva - Les tremblements de terre / La dernière des canailles
Humeur : pluvieuse

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Commentaires
A
Tu n'as pas avoir honte ! Pas une seconde. Continue de te chercher, de t'enlacer en t'apprivoisant par les mots et les images, les traces tatouées. Qu'importe au fond si les gens ne sont pas toujours capables de nous voir vraiment. C'est ainsi.<br /> Des douceurs contre la dépression en avance.<br /> Take care bella.
A
Au fait, dépression synchro. Je sais qu'il y en aura une en novembre, et le coup de grâce en mars, comme tous les ans. C'est désespérant de ne pas savoir couper à ces prédictions de merde.<br /> TCOY
A
Les photos des autres...on y voit ce que l'on a envie de voir.<br /> Seule celle qui l'a prise détecte ces pointes acides. Le dégoût et la fureur dans les yeux. Les joues encore brûlante. Et ces "défauts" que l'on retouche. Les "traces visibles" à gommer, parce qu'on ne peut pas le faire dans la réalité. Et puis aussi parce que lorsque l'on rend "ça" public, on n'a pas très envie que ça se voit, malgré tout. C'est comme ce sourire dégueulasse qu'on affiche en permanence. En public. Alors qu'en solo, c'est pas exactement le même topo...<br /> La réaction des autres dessinent un sourire jaune sur les lèvres, mais au fond, qu'attendions-nous...Je me demande encore, lorsque je lis ou entends des remarques. Les pires sont peut être celle de maman, lorsqu'elle me dit qu'on lui a déjà posé des questions sur moi après vision de quelques photos sur mon profil. Et alors? Une seule question me brûle les lèvres, "Et alors? As tu honte? Parce que moi, je ne veux plus avoir honte de moi. Mais si toi..." Pourtant il me semble faire attention à la diffusion des images "publiques". Pas pour mentir. On pourrait appeler ça de l'omission. C'est plus facile. Mais je m'aperçois que cela transparaît quand même. Comme le nez au milieu de la figure. Étrange comme on a l'impression d'avoir le pouvoir de garder secret ce quotidien alors qu'il ne déteint que trop, et que le contrôle, ça fait bien longtemps qu'il est parti.<br /> <br /> Pensées. Et embrassades.<br /> T'embrasse.
L
je ne peux te dire que courage, trouve la force de te battre encore....tu auras toi aussi droit au bonheur...
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