Closer.
Aimé. La musique. Signée Damien Rice. Avant toute chose, le point de repère quand la première image n'a pas encore éclairé l'écran. Une succession de la gamme guide. La respiration acqueuse entre chaque note.
Aimé. Le film. Dans son intégralité. Signé Mike Nichols. Sortie en 2005. Et le palmarés d'acteurs.
Aimé. Le site web.
Aimé. La violence des amours. Ceux qui s'aiment à se perdre. A se corrompre. Et qui se crachent dessus sans aucun égard au premier écard. A la première faille. Cette sauvagerie lexicale qui réduit l'être aimé à l'état d'objet délabré. Ne méritant qu'un crachat si tant est qu'on en fasse l'aumône. Les regards doux qui ne sont plus que haine.
Aimé. ces constrates si bien traduit dans les dialogues. Dans la lenteur des gestes. S'approchent et s'éloignent. S'arrachent et se consolent. Les entités qui unissent leurs solitudes. Trompent leurs coeurs par peur du vide. Du gouffre. Par envie et désir de l'autre. Par amour.
Aimé. Les personnages. Masculins. Qui dans la tourmente demandent un comparatif. Une évaluation par rapport à l'autre. La dureté d'un. Et la tendresse de l'autre. Et leurs caractères qui ne se limitent pas qu'à ce trait. Leurs silences. Sa machoire. Ses lunettes. Sa franchise bestiale. Et son retranchement derrière ses doutes et ses envies. L'indécision. leurs ressemblances. L'incompréhension. Féminins. La petite fille du tueur à gage. Qui n'est pas femme. Mais fille. Comme il le dit. Celle dont l'euphémisme est désarmante. Fragile et appeurée. Jouant la femme fatale et meneuse de troupe. L'aplomb de celle qui demeure la pretty woman. Froide. Rigide. Prête à succomber à chaque instant. Photographe. Un regard particulier. Sans larme. Mais bien plus poignant.
Aimé. Londres. Le décor. A peine esquissé.Et l'aquarium. L'exposition. Certains clichés. L'appartement à la salle de bain sortie tout droit de Elle Déco où chaque fois qu'il s'y lave il s'y sent sâle. Elle est plus prore que lui. Le loft de l'artiste. L'hôtel de l'aéroport.
Aimé. L'humour. Et les rencontres fortuites. Les aléas d'un net. Le rire qui fait bloc contre les larmes et les craintes "Pourquoi tu tes-tu rhabillé ?" "Parce que je sens que tu risques de me quitter ce soir et que je ne voulais pas vivre ça en paignoir"
Aimé. Les silences du script. Les répliques. Sarcastiques. Pertinantes. Franches. Une flopée. Comme un duel à mort aux mots. Sans pitié ni grâce.
Et puis ces phrases.
"C'est parce que c'est quelqu'un qui a réussit ?"
"Non, c'est parce-qu'elle n'a pas besoin de moi".
Aimé Closer.