Nuit. Déraison & Frimats.
Je dormirai dans une autre mort.
Et j'écoute toujours Renan Luce. Ici ou là, dans les RER bondés du matin ou du soir. Dans les rues encore orangées par les éclairages publiques. Et cette nuit encore. Sans lumière. Avec cette chanson (clic) "Nuit blanche" qui me va si bien. Parmi d'autres.
Il est presque doux de parcourir les souvenirs sur le velours des portées et de paroles. Après avoir marché dans les couloirs de son métro sans ne rien en indiquer. Juste un hochement de tête pour reconnaître que cette place ne m'est pas inconnue. Après avoir parcouru les pavés de son quotidien. Ceux de nos promenades dominicales. Repris les allées du marché de Noël que nous avons pris ensemble. Après l'avoir senti partout ou presque ces derniers jours. Ces dernières semaines. Une fragrance au détour d'une rue. Une autre petite couche avec cette chanson. Mes moires d'un passé qui n'a pas d'importance. Quasiment pas eu d'existence, d'ailleurs. Seulement dans ces petits riens que je croise partout. Plus rien n'est vierges des odeurs, goûts, images ou réflexions d'autris. Nulle nostalgie. Ni manque de ce parfum là. Juste des rappels d'un temps qui n'a plus lieu d'être. Mes moires d'un passé qui n'a pas d'importance. Juste des traces. Des poids. Au point où j'en suis...
Et je dois être sage. Ne pas désobéir à Maman. Qui entre les lignes téléphoniques. Dit que je ne dois pas faire cas de mon cas. Et continuer. Assurer. Bien Maman... Alors. Je tire un grand trait sur les murmures du je. D'un doigt sur ma bouche desséchée. Je me réduis au silence. Et quand tout le monde dort, alors seulement je tourne sur moi-même. M'étourdis de tout cela. La musique en sourdine dans les écouteurs cracheurs de sons et de souffles. Et je tombe comme une plume. Pour ne réveiller aucun des voisins dont j'ignore les visages et les noms. Non. Je ne suis pas angoissée. Ni délestée. Ni amoindrie. Ni désespérée. Pas plus que sur le fil. Je m'y promène, doucement. Bleu nuit.
By Immaculé.